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Europe du nord : une sélection des candidats sur les compétences

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En Grande-Bretagne, en Allemagne et en Europe du nord, les petites annonces sont détaillées et très utilisées. La cooptation est relativement marginale et les entretiens se basent davantage sur les compétences que sur la personnalité.

En Grande-Bretagne et dans les pays individualistes en général, les critères de sélection pour le recrutement sont liés aux compétences et à l'expertise, car les individus seront ensuite jugés sur leurs performances. Mentionnés dans des annonces très détaillées, les besoins sont précis et ne favorisent pas les candidatures spontanées. Le CV n'est pas obligatoire pour les postes non qualifiés. Pour les cadres, il comporte de nombreuses données chiffrées et des références (employeurs, professeurs...) et insiste sur les objectifs et les réussites des candidats, phénomène que l'on retrouve également dans une certaine mesure en Allemagne. Les études étant générales et ne permettant pas de juger l'aptitude professionnelle des candidats, le processus de recrutement fait recours à des dossiers de recrutement, composés de questions ouvertes très concrètes, et à des tests d'efficience, afin de s'assurer des capacités réelles des candidats. Les cadres, dont le recrutement passe généralement par un cabinet spécialisé, sont couramment mis en situation (tests in basket) dans des assessment centers (centre d'évaluation)? Ces pratiques coûtent cher : entre 2500 et 5000 euros par jour. Les jeunes diplômés sont recrutés dans les campus d'universités à partir d'automne (les Milk rounds) pour des stages de pré-embaûche, qui permettent par la suite de s'assurer de leurs compétences. Suivant le principe de l'Equal Opportunity Employment, le recrutement est réalisé en Grande-Bretagne sans discrimination selon le sexe, l'origine, ou l'âge. De même, la Belgique est un pays libéral où les divergences entre les communautés n'affectent pas le recrutement. Les CV y sont très détaillés, pouvant s'étaler sur cinq pages.

Dans les pays nordiques et en Allemagne, le recrutement est également transparent et se base davantage sur des qualités comportementales que sur les connaissances. Très longs, les entretiens de recrutement en Suède sont basés sur les réussites passées, en faisant mention des références, qui doivent apparaitre sur le cv. Au Danemark, on valorise la ponctualité, une bonne présentation, la facilité d'adaptation, la mobilité, le goût pour le travail en équipe, la sensibilité au transfert de savoir-faire, etc. Le cv n'est pas toujours nécessaire, car la lettre de motivation ou le formulaire de candidature incluent tous les éléments méritant d'être soulignés. En Allemagne, où une grande importance est donnée à la capacité du candidat à s'insérer dans un groupe. Pour les jeunes diplômés de l'enseignement technique et technologique, ce sont encore parfois les professeurs qui placent leurs élèves méritants dans les entreprises. Le CV y est également mineur et parfois non nécessaire, puisque toutes les données qu'il recouvre sont comprises dans le formulaire de candidature, souvent très détaillé, fourni par les entreprises. Les CV allemands et autrichiens indiquent la confession religieuse, non pas par discrimination, mais car un impôt d'Eglise est prélevé à la source sur les salaires. Ils sont également souvent accompagnés d'une photo, tout comme aux Pays-Bas, en Suisse et au Luxembourg.

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