Le logement étudiant, enjeu crucial

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Le logement des étudiants se présente comme un enjeu majeur. D’une part, il est un élément de succès et d’autre part, il peut se révéler être un frein à la mobilité des jeunes, de même qu’une source de précarité. Si la “cohabitation” chez les parents reste une solution, les possibilités de se loger sont variées : résidences CROUS, parc locatif privé, logements publics aidés, colocation, foyers pour jeunes, résidences neuves connectées. Ces différentes options sont néanmoins fonction des situations territoriales, qui varient grandement selon que l’on se trouve dans une ville immobilièrement “tendue” ou “détendue”.



Se loger quand on est étudiant

Les besoins des étudiants ainsi que la demande de logements, sont variables d’un territoire à l’autre selon les effectifs universitaires, les profils sociaux des jeunes ou encore le marché de l’immobilier.

Dans quelles conditions vivent les étudiants ?

Selon une étude de l’Observatoire national de la vie étudiante (OVE), ce sont 32% des étudiants qui vivent encore chez leurs parents. Le fait de quitter le logement familial va de paire avec l’avancée dans le cursus universitaire : seuls 30% des étudiants âgés de 21 ans vivent encore au domicile familial contre 49% des étudiants âgés de 18 ans.

Selon l’OVE, les jeunes vivant chez leurs parents sont globalement plus satisfaits de leurs conditions de vie que les autres. Toutefois, ces mêmes étudiants se montrent moins satisfaits en ce qui concerne leurs temps de déplacement.

Parmi toutes les dépenses qu'occasionne la vie universitaire, c’est le loyer qui occupe le premier poste. En ce sens, le montant du loyer constitue un véritable frein à la mobilité et influence grandement les choix de l’étudiant en matière de logement.

Paradoxalement, le niveau d’étude est lui aussi un facteur de variation des formes d’habitat. En effet, en licence, les jeunes vivent davantage dans des résidences universitaires tandis que, passé le cap du master, c’est la colocation et la vie de couple qui prennent le pas. Certains étudiants deviennent propriétaires au cours de leurs années de master mais cela reste assez négligeable.

Influence de la ville sur les types d’habitat

Les villes de plus de 100.000 habitants comme Nantes, Montpellier ou encore Bordeaux présentes une majorité d’étudiants ayant quitté le foyer. Ce phénomène connaît d’ailleurs une croissance certaine. En outre, le montant des loyers appliqués en région parisienne ne pousse pas les étudiants de ce secteur à “décohabiter”. Autre facteur, le maillage des établissements universitaires sur l’ensemble du territoire favorise le maintien des étudiants au domicile parental.

Des typologies variées de logement

 

Les logements étudiants sont de multiples natures et présentent, pour certains, un accès restreint. En effet, ces logements étudiants ne sont pas tous accessibles à la majorité : leur disponibilité dépend de la situation sociale du demandeur.

Résidences CROUS

Le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires, plus communément appelé “CROUS” est un établissement public sous tutelle du Ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement national et de la recherche. Cet organisme a notamment pour mission d’offrir aux étudiants relevant de critères sociaux, des conditions d’hébergement adaptées à leurs besoins.

En France, le CROUS gère près de 170.000 logements (rentrée 2016), ce qui ne couvre pas les demandes annuelles en la matière. C’est la raison pour laquelle les logements gérés par le CROUS sont attribués sur dossier. La priorité est donnée aux étudiants dont la famille présente de faibles revenus, aux jeunes ne relevant plus du foyer fiscal de leur famille ou encore aux étudiants en provenance de l’étranger.

Les chambres universitaires de même que les studios ont l’avantage d’être situés à proximité des universités, des IUT et des grandes écoles. De plus, ces logements ouvrent droit à l’allocation de logement social (ALS) ou à l’aide personnalisée au logement (APL) selon les cas.

Le CROUS des Nantes-Pays de la Loire présentait début 2018 son projet “Alpha City”. Première résidence “ultra connectée” de la région, Alpha City se situe à la Roche-sur-Yon et permettra, dès la rentrée universitaire 2018-2019, l’accueil d’environ 100 étudiants. Chaque résident profitera d’un appartement neuf et, de surcroît, d’équipements “derniers cris”.

“À la rentrée 2017, le parc de logements universitaires du CROUS de Nantes-Pays de la Loire est constitué de 8.365 logements. Ce parc immobilier permet ainsi de loger 7.30 % des étudiants de l’académie. Fruit d’une politique de construction et de réhabilitation active, le parc immobilier du CROUS de Nantes-Pays de la Loire propose des logements modernes et confortables, adaptés aux besoins des étudiants à des prix particulièrement attractifs”.
Dossier de presse “Alpha City”, CROUS Nantes-Pays de la Loire.

La nouveauté de la résidence Alpha ? Une application mobile permet aux étudiants de bénéficier d’une multitude de services :

  • pilotage à distance de certaines fonctions du logement,
  • réception d’informations concernant les consommations d’énergie,
  • alerte en cas de réception d’un colis,
  • détection des fuites d’eau grâce à des capteurs d’humidité,
  • accès sécurisé à la résidence via une reconnaissance des visiteurs par QR code.

D’autre part, dans les logements Alpha City, l’Internet passera par la lumière : c’est le Lifi. Cette technologie produit un code binaire à partir du spectre optique des LED. Près de dix fois plus rapide que le Wifi, le Lifi évite les pertes de débit, offre une connexion entièrement sécurisée - la lumière ne traversant pas les parois - et évacue la question des ondes.

Pour obtenir une chambre ou un studio géré par le CROUS, il est impératif de remplir un dossier social étudiant (DSE), qui doit être déposé et renouvelé chaque année entre le 15 janvier et le 30 avril.

Foyers pour jeunes

Les foyers accueillant des étudiants sont de deux types. Tout d’abord, les foyers d’étudiants, généralement gérés par des associations religieuses, ils sont régis par un règlement intérieur et peuvent être réservés aux jeunes femmes ou aux jeunes hommes. Les foyers de jeunes travailleurs, quant à eux, sont habités par des ouvriers, des employés et des apprentis âgés de 16 à 25 ans. Certains sont ouverts uniquement aux étudiants dont les ressources sont modestes mais tous donnent droit à l’allocation de logement social (ALS).

Dans un type de foyer comme dans l’autre, la demi-pension est proposée en semaine ainsi que la pension complète les week-ends. Des horaires sont imposés pour les repas et un couvre-feu se fait à heure fixe. En dépit de ces impératifs, la vie en communauté permet aux foyers de garder une bonne réputation auprès des jeunes et des parents.

Logements sociaux

Les logements sociaux sont des logements dédiés à des personnes dont les revenus sont modestes, qui se trouvent donc dans l’incapacité de se loger sur le marché privé. Contrairement aux résidences du CROUS, ces logements ne sont pas spécifiquement conçus pour loger des étudiants. Aussi, ils peuvent, pour certains, se trouver relativement éloignés des établissements d’enseignement supérieur. Cela peut occasionner des dépenses supplémentaires pour le jeune qui pourra se trouver dans l’obligation de financer un abonnement aux transports en commun.

Par ailleurs, depuis la mise en application de la loi de Mobilisation pour Le Logement et la Lutte contre l’Exclusion (2009), les conditions de location au sein du parc HLM ont été allégées pour permettre aux étudiants et aux apprentis d’y accéder. Autrement dit, les organismes HLM peuvent passer outre les plafonds de ressources imposés par l’État pour loger, par dérogation, des étudiants dans le besoin.

L’attribution d’un logement social se fait sur liste d’attente et dépend de la composition fiscale du foyer de l’étudiant. En cas de non-attribution, il faut renouveler sa demande l’année suivante. De plus, les étudiants qui logent dans le parc social ne sont pas automatiquement maintenus dans leur logement d’une année sur l’autre. Aussi, il leur faut demander, chaque année, un renouvellement de bail. Si la situation de leur foyer fiscal a évolué entre les deux années universitaires, il est possible qu’ils ne soient pas acceptés en HLM l’année suivante.

À l’évidence, les logements sociaux conventionnés permettent la perception de l’aide personnalisée au logement (APL).

Résidences privées

Les résidences privées peuvent désigner aussi bien des logements traditionnels que des habitations dédiées à l’étudiant. En effet, certains promoteurs se sont spécialisés dans l’immobilier adapté aux jeunes. Et pour cause, ce secteur permet de bénéficier d’avantages fiscaux pour les investisseurs.

Dans la ville de Toulouse, le professionnel LP Promotion a livré, fin 2017, un programme immobilier composé de 166 studios. Dans la même veine que l’Alpha City vendéenne, la résidence toulousaine Newton offre tout le confort nécessaire à la poursuite des études : équipements fonctionnels, calme, économies d’énergie.

Les logements proposés par la promotion privée sont, majoritairement, meublés. Ils sont plus coûteux que les studios gérés par un bailleur public en raison des services collectifs, inclus dans le prix. Ces programmes immobiliers ne sont pas conventionnés par l’État. Aussi, les étudiants ne peuvent pas bénéficier de l'APL, seulement de l'ALS.

Colocation

Autorisée dans certaines résidences de type CROUS, la colocation a majoritairement lieu dans les logements sociaux ou au sein du parc privé. Les bailleurs sont libres d’accepter ou de refuser de louer leurs logements en colocation et fixent, à leur guise, le nombre maximal de colocataires.

Les cosignataires du bail ont les mêmes droits et obligations. Chacun d’entre eux peut quitter le logement lorsqu'il le souhaite dans le respect des formalités qui incombent à la location classique. Autrement dit, un colocataire souhaitant se retirer du logement n'a pas besoin de l'accord des autres pour le faire. En revanche, il est de coutume que toute arrivée d’un colocataire soit soumise à l’approbation de tous.

Indépendamment de leurs situations respectives, les colocataires peuvent profiter des aides au logement accordées par la CAF (caisse d’allocations familiales). Cependant, en ce qui concerne l'ALS et l'APL, seules deux personnes de même sexe peuvent être considérées comme colocataires. En effet, il est difficile de prouver que deux personnes de sexes opposés ne vivent pas en concubinage “caché”. Pour le calcul des droits aux aides, la CAF prend en compte les ressources du colocataire formulant une demande ainsi que le montant total du loyer, divisé par le nombre de colocataires mentionnés sur le bail.

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