Selon les politiques
sociales pratiquées, les leviers d'action des entreprises sont plus ou
moins importants. Ainsi, nombre d'outils de motivation en Grande-Bretagne (assurance-chômage,
sécurité sociale, congés payés, retraite...) n'ont
aucun impact en France puisqu'ils figurent déjà dans les avantages
prévus par le droit du travail. Contrairement à l'Etat-gendarme
dont l'action se limite aux fonctions régaliennes de l'Etat (sécurité,
justice, éducation...), l'Etat-Providence intervient pour assurer le consensus
social en redistribuant les revenus. La Grande-Bretagne se rattache au premier
cas, au contraire de la majorité des autres pays européens et même
du voisin irlandais où l'on peut par exemple travailler lorsque l'on est
retraité et continuer à percevoir sa pension. Les principales avancées
sont réalisées par la négociation sociale, qui a le plus
souvent lieu au niveau de la branche, comme en Allemagne, au Danemark, aux Pays-Bas
ou en Grèce. Mais un nombre croissant de pays déplacent les débats
au niveau de l'entreprise, ce qui modifie les rapports de force et rend les avancées
sociales plus difficiles. Fondés sur la recherche du consensus et
sur le sens de la solidarité, les systèmes d'assurance sociale dits
"bismarkien" offrent aux administrés des prestations d'assurance
chômage et de retraite proportionnelles aux rémunérations
antérieures de leurs bénéficiaires. Ce système de
relations sociales ancien se retrouve en Allemagne, en Autriche, en France, en
Belgique, ainsi que dans les pays d'Europe du sud, où certaines catégories
de population en sont toutefois exclues. Le système beveridgien
se caractérise quant à lui par le versement d'indemnités
forfaitaires avec des indemnités non proportionnelles. Celles-ci peuvent
être basses, comme en Grande-Bretagne ou élevées, comme au
Danemark et au Pays-bas. Dans ce dernier pays, les prestations ont été
baissées dans les années 1990, mais elles restent généreuses,
comme notamment la pension d'invalidité (WAO) qui est aisée à
obtenir et permet de de vivre correctement sans travailler. La
législation sociale europeénne >>
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