Le syndicalisme de
type corporatiste se caractérise par un cloisonnement des professions à
lintérieur dune même entreprise. Peu contraints par un
cadre législatif restreint et bénéficiant d'une tradition
de droit jurisprudentielle, les partenaires sociaux sefforcent de régler
leurs problèmes entre eux, sans intervention de lEtat. Le lock-out,
c'est-à-dire la grève du patron, est accepté en Grande-Bretagne
alors qu'il n'est licite dans les autres pays que dans de rares cas (sécurité,
comportement abusif des salariés, etc.). Touchée par de fréquents
conflits sociaux par le passé, la Grande-Bretagne voit l'influence de ses
syndicats décliner inexorablement, d'autant qu'un syndicat n'est reconnu
que si 40 % des salariés le reconnaissent. Les syndicats irlandais résistent
un peu mieux avec près de 50 % de taux d'adhésion, mais ils sont
confrontés aux mêmes problèmes. Le déclin du
syndicalisme touche en fait désormais toute l'Europe et non uniquement
le modèle corporatiste britannique. A l'exception de pays comme la Grèce
ou le Portugal, lEurope est passée dune production de masse
à une production à haute valeur ajoutée, dominée par
les sociétés de services et les PME, au détriment des industries.
Mais dans le même temps, les seuils syndicaux nont pas varié
et les nouvelles formes de travail rendent plus difficile l'action syndicale. Une
convergence vers un type d'entreprise européenne ? >>
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